Une réaction disproportionnée ! |
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Réalisé par Valérie Amram d’Onofrio et Tarek Ben Ameur |
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La question que se posent certains Israéliens aujourd’hui est si Israël a raison d’envoyer autant d’aide à Haïti. Je ne dis pas cela parce que l’efficacité dans notre intervention a suscité des jalousies chez nos ennemis qui en profitent pour distiller leurs mensonges dans de savantes campagnes de diffamation de l’État d’Israël, mais parce que la charité bien ordonnée commence par soi-même. Certes, la grande expérience d’Israël face au terrorisme, aux guerres et autres désastres provoqués par ses voisins ont fait d’Israël un leader mondial en matière de recherche de rescapés, en sauvetage et traitements médicaux d’urgence et de syndrome d’écrasement. Mais est-il juste d’aider un voisin lorsqu’on n’est pas en mesure d’assurer ses propres nécessités ? Question légitime s’il en est quand on sait que le monde occidental a envoyé 7,6 milliards d’aide aux agresseurs après la seconde guerre du Liban et pas un centime à l’agressé qui a du faire face, seul, à la reconstruction de la moitié nord de son pays. Ceux qui connaissent la situation économique de la grande majorité des Israéliens, hors des poncifs habituels sur la prétendue richesse du juif, ou simplement les difficultés de l’État d’Israël à établir un véritable droit social d’aide aux plus défavorisés, lorsqu’on connaît le rôle des associations humanitaires du pays, alimentées par les dons des juifs de la diaspora pour faire face aux carences bien compréhensibles de l’État (la sécurité coûte cher), on se demande si réellement il est juste, tant pour les Israéliens que pour les juifs de l’extérieur qui alimentent ces caisses parallèles, que l’État grève autant son économie par solidarité avec un pays lointain. Il est vrai que l’aumône, l’aide aux démunis est un devoir pour tout juif. Mais le mot qui est choisi pour cet acte n’est pas aumône au sens chrétien du terme car le radical du mot « Tsédaka » est le même que dans le terme désignant la justiceצדק) ). Or il n’est ni juste, ni cohérent de faire le si généreux donateur dans nos circonstances. Parce qu’il ne s’agit pas d’une contribution symbolique et il conviendrait de faire des comparaisons tout en tenant compte de la population globale et du PIB des pays envoyant ces aides aux sinistrés. Israël a envoyé 2200 personnes comprenant médecins, infirmiers et paramédicaux alors que les Etats-Unis n’en ont envoyés que 4000. Il a fallu 9 jours pour qu’Obama envoie un navire-hôpital alors que, 4 jours après le tremblement de terre, un hôpital mobile était déjà monté en Haïti par Israël. La presse américaine a publié un commentaire d’un médecin de la Faculté de Médecine de l’université de Harvard qui affirme que « c’est un autre monde comparé aux autres hôpitaux, y compris l’américain ». Quant aux autorités haïtiennes, elles félicitent les Israéliens qui au contraire de leurs homologues étrangers « ne cherchent pas qu’à sauver leurs propres ressortissants ». Pour ce qui est de la contribution de nos riches voisins immédiats, les Émirats Arabes Unis annoncent qu’ils enverront « bientôt » un avion d’aide humanitaire et l’Arabie Saoudite, elle, n’a pas tardé a envoyé… … « ses sincères condoléances ». Étonnant que cette fois, personne ne parle de “disproportion”. Celle-ci visiblement, ne gêne personne. Ce n’est certes pas une nouveauté, les Israéliens sont habitués à faire preuve d’une solidarité disproportionnée. IsraAID, par exemple, a alloué une aide de 5 millions de dollars aux victimes du génocide au Darfour, l’organisation israélienne Save a Child’s Heart (S.A.C.H) traitant les maladies cardio-vasculaires soigne régulièrement des enfants chinois, érythréens, iraquiens, jordaniens, russes, sri lankais et « palestiniens » (800 malades pour les seuls territoires de Judée Samarie et de Gaza). Et ne parlons pas des « palestiniens » auxquels la nationalité israélienne donne droit aux soins gratuits dans les hôpitaux israéliens. Et pendant qu’on aide nos « frères en humanité », des réfugiés du Goush Katif dorment encore sous des tentes. Pendant ce temps-là, le manque d’eau est tel que la population est rationnée ou sujette à de fortes amendes en cas de consommation excessive. Pendant qu’on fait les généreux donateurs, le PIB israélien est inférieur à celui de l’année passée. Pendant ce temps, le nombre de chômeurs officiels s’élève à 222.000, et les banques israéliennes prévoient qu’il y en aura 300.000 l’année prochaine. Pendant ce temps, 20% des israéliens sont tombés sous le seuil de pauvreté (350 $ par mois), les allocations familiales ont connu une érosion de 45% tandis que le revenu minimum assuré par l'État a baissé de 25%. Quant aux allocations, elles ont baissé de plus 40% ces dix dernières années. Je sais c’est aujourd’hui politiquement incorrect si l’on en juge par les journaux télévisés qui consacrent les ¾ de leur temps d’antenne à parler du drame haïtien et par la quantité de comptes bancaires ouverts aux dons. Mais honnêtement, si votre immeuble prenait feu, vous sauveriez qui en premier, votre fils ou votre voisin ? Allons, cessons d’être hypocrites pour être un peu plus honnêtes et pragmatiques.
La réaction disproportionnée en images : Visite de l’hôpital en Haïti: http://www.youtube.com/watch?v=8BhqCpumRMI Reportage de la CNN: http://cnn.com/video/?/video/world/2010/01/18/dnt.cohen.haiti.patients.dying.cnn Reportage de ABC News : http://abcnews.go.com/Video/playerIndex?id=9591907 Reportage de Sky News : http://news.sky.com/skynews/Home/video/Sky-Man-Spends-Day-With-Haiti-Search-Team/Video/201001315527897 Reportage de IBA News : http://www.youtube.com/watch?v=A3if_6OsPn4 Los Angeles Times: http://latimesblogs.latimes.com/babylonbeyond/2010/01/israel-working-in-haiti.html CBS News: http://www.cbsnews.com/video/watch/?id=6108523n&tag=contentMain ABC News: http://abcnews.go.com/Video/playerIndex?id=9591907 WABC News: http://abclocal.go.com/wabc/video?id=7224385 et http://www.youtube.com/watch?v=2T1FPd1bJyE |